Pierre Noguès se soucie peu des modes, il peint selon ses envies, selon ses séries. Du trait précis et académique du crayon carbone, il bascule sur l’abstraction pure, ondule sur les formes, marie terre sable, encre avec de l’acrylique libérant le geste et soulignant la quête du mouvement. Il nous offre un tourbillon de sensations à partir des taureaux impressionnants, d’Eves évaporées, de navires tendrement poétiques ou de danses charnelles. Une expression picturale servie par une gamme chromatique en adéquation avec le but à atteindre. Nul n’a besoin de spectateur pour enfanter, la richesse est là, intérieure. Seul subsiste le doute, nécessaire levier pour tenter d’attraper une infime part de perfection dans l’œuvre à venir. Pour lever ce doute, une nécessité : éviter la castration du style monoclonal. Inutile de le signaler, cela se voit et on aime!
Pierre Noguès vit et travaille dans le sud, au bord de la Méditerranée. Il nous offre la vision du monde qui l’entoure, nourrie du passé séculaire. Terre mythique, pétrie de soleil et d’orages où taureaux impatients s’élancent jusqu’aux ocres et aux bruns chaleureux comme une référence à la Terre primaire, rude et authentique.
(Paris 2011, Régine Pasquier, Doct. en Histoire de l’Art)
Les chemins sur lesquels Pierre Noguès nous entraîne sont la preuve d’un artiste au pouvoir créatif immense. Son pinceau comme une baguette magique fait naître fond et formes sublimes. Redondance plus généreuse à la gente féminine, esquisse révérencieuse à la femme-femme et à son pouvoir de vie. Impossible de rester insensible aux formes sous-jacentes dans les tableaux plus abstraits où la rêverie nous saisit et parfois nous laisse une émotion intense. C’est un tourbillon de sensations suggérées par des couleurs vibrantes. La technique de l’acrylique offre une vivacité gestuelle qui demeure simple mais en étroite complicité avec le choix de la gamme chromatique. Cette peinture est comme une sorte d’acméisme mis en images qui ne peut laisser indifférent : elle nous hisse plus haut !
(Paris 2008, Laurette Bernade, critique d’art)
Largement imprégné par la culture méditerranéenne, Pierre Noguès nous propose une redécouverte des différents registres où thèmes majeurs et protagonistes sollicitent son imaginaire. Terres et couleurs plus vibrantes, toujours posées en larges touches, construisent fonds et formes. Ces dernières sont reprises à la matière et mises en évidence grâce à un tracé noir, souvent épais, qui cerne les sujets et autorise l’imagination à une reconstruction lorsque le fond, quelquefois minimaliste, s’empare de leur réalité. Une lecture ludique de ces peintures au pouvoir intense de séduction.
(Montpellier 2004, Francesca Rigalta, historienne d’art)